Bénéficiant d’une économie florissante, la Tanzanie jouit d’une stabilité nationale et politique plutôt rare dans les pays voisins de la région des Grands Lacs.
Cependant, ce contexte avantageux n’entraîne pas la prospérité économique pour l’ensemble des Tanzaniens et la mauvaise gestion des ressources naturelles représente un risque croissant. La pauvreté continue de toucher plus de la moitié de la population, qui n’a pas accès à des services complets d’éducation et de soins de santé.
Les conflits incessants au sujet des terres, exacerbés par l’afflux de réfugiés des pays limitrophes, alimentent l’insécurité. Les répercussions des changements climatiques ne font qu’envenimer la situation en intensifiant la concurrence pour les maigres ressources qui sévit dans certaines régions. Les parcs nationaux caractérisés par une faune abondante sont également la cible des braconniers et les espèces locales sont en péril.
Des estimations de la Banque mondiale suggèrent que plus d’un million de Tanzaniens participent à l’exploitation minière artisanale et à petite échelle et le pays s’est engagé à transformer ses systèmes de gestion des ressources naturelles. La Tanzanie est membre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). En 2010, le président de ce pays et 11 autres chefs d’État ont signé la Déclaration de Lusaka et ont commencé le déploiement de l’Initiative régionale contre l’exploitation illégale des ressources naturelles (IRRN).
De plus, la Tanzanie est membre du Processus de Kimberley (PK); à ce titre, elle doit mettre en place des contrôles internes visant à certifier que l’origine de ses diamants bruts est exempte de conflit. Bien que membre du PK, le pays est aux prises avec le commerce illicite des diamants et d’autres minéraux et perd d’importantes recettes fiscales. La Tanzanie a pris des mesures internes pour combattre la corruption et s’efforce de tirer meilleur parti de l’exploitation internationale de son secteur minier.
Les principales ressources naturelles de la Tanzanie sont l’or, les diamants, le fer, le charbon, le nickel, la tanzanite, l’uranium, le bois et la faune. D’importantes réserves de gaz naturel au large des côtes ont été découvertes en 2012.
Nos recherches dans la région des Grands Lacs concernent les catalyseurs du commerce illicite des minéraux susceptibles de susciter des conflits et mettent l’accent sur les recommandations touchant les États membres de la CIRGL, dont la Tanzanie. Nous étudions des enjeux comme la formalisation du secteur minier artisanal, la réalisation d’une réforme fiscale, l’harmonisation des lois et le renforcement des contrôles internes pour mettre un terme à la contrebande. Nous œuvrons également à fournir une analyse de la certification, de la traçabilité et du devoir de diligence au chapitre des minéraux susceptibles de susciter des conflits dans la région des Grands Lacs. En 2011, nous avons publié Taming the Resource Curse: Implementing the ICGLR Certification Mechanism for Conflict-prone Minerals (disponible seulement en anglais), une étude qui présente un mécanisme de certification fondé sur des pratiques exemplaires pour les 3T (étain, tungstène, tantale). Le mécanisme a été approuvé par tous les chefs d’État de la CIRGL, dont le président de la Tanzanie, en décembre 2010.
Notre visée de transformation des chaînes d’approvisionnement en minéraux nous a également amenés à poser des actions pour sensibiliser les parties prenantes à la certification et à la diligence raisonnable. Depuis 2005, nous collaborons avec la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) pour lutter contre l’exploitation illicite des minéraux susceptibles de susciter des conflits, initiative régionale dont la Tanzanie est membre À titre de partenaire technique de la CIRGL, nous soutenons l’Initiative régionale contre l’exploitation illégale des ressources naturelles (IRRN). Nous fournissons des conseils techniques au ministère des Mines de la Tanzanie dans le cadre de la mise en œuvre des six outils, dont le Mécanisme régional de certification et la Base de données régionale sur les flux de minéraux, et la formalisation du secteur minier artisanal. Nous avons contribué à la sensibilisation et au renforcement des capacités des décideurs politiques de la Tanzanie, ainsi que des membres des secteurs d’activités et de la société civile en ce qui concerne leur rôle au chapitre de la traçabilité et du devoir de diligence.
Nous stimulons le dialogue avec nos partenaires en Tanzanie, dont les décideurs politiques, le secteur privé et la société civile, afin de mettre en œuvre le devoir de diligence et la traçabilité, et de veiller à ce que les exploitants miniers et les communautés en bénéficient. Ensemble, nous amenons les gouvernements à renforcer leurs contrôles internes, et le secteur privé à instaurer des mesures de diligence raisonnable tout au long de leur chaîne d’approvisionnement en minéraux.
Nous contribuons à la mise en œuvre du Mécanisme régional de certification de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) et du Guide OCDE sur le devoir de diligence en fournissant une aide technique et de la formation, de sorte que les États membres de la CIRGL puissent se conformer aux normes internationales et régionales et ainsi s’assurer que les minéraux dans leur région ne sont pas source de conflits.
Nous participons à la mise en œuvre de la Base de données régionale sur les flux de minéraux de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), projet de la CIRGL pour enrayer le commerce illicite des minéraux susceptibles de générer des conflits.