Du caoutchouc, fer de lance de l’économie de ce pays à ses débuts, aux forêts vastes et aux gisements miniers, le Liberia est riche en ressources naturelles. Le bois d’œuvre et le caoutchouc demeurent les principales sources d’exportation, mais les investissements étrangers favorisent de plus en plus le secteur minier.
Environ 100 000 personnes participent à l’extraction minière artisanale au Liberia, surtout pour extraire de l’or et des diamants. Souvent informelles, leurs activités contribuent largement à l’économie du Liberia. En 2015, on estimait que l’extraction minière artisanale représentait 18 % de l’ensemble des exportations officielles de minéraux.
En dépit de ses richesses en ressources, le Liberia n’est toujours pas parvenu à instaurer la paix et le développement durable, et ce, plus de dix ans après la fin de la guerre civile. Les infrastructures et les services de base, davantage affaiblis par la crise du virus Ebola, représentent des défis particulièrement complexes dans ce pays. À l’heure actuelle, plus de la moitié de la population a moins de 18 ans. De nombreux adultes sont sans emploi et analphabètes. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), plus de 70 % des 4,5 millions de personnes au Liberia vivent dans la pauvreté et font face à de piètres conditions au chapitre de l’éducation, de la santé et de la qualité de vie. La corruption constitue encore une menace importante pour le développement socioéconomique.
Le Liberia est membre du Processus de Kimberley (PK); à ce titre, il doit mettre en place des contrôles internes visant à certifier que l’origine de ses diamants bruts est exempte de conflit. Bien que membre du PK, le pays est aux prises avec le commerce illicite des diamants et d’autres minéraux et perd d’importantes recettes fiscales. Le Liberia est également membre de l’Approche régionale du Processus de Kimberley dans l’Union du fleuve Mano, dans le cadre de laquelle elle collabore avec les pays voisins, soit la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Sierra Leone, afin de renforcer la conformité au PK.
Les principales ressources naturelles du Liberia sont le caoutchouc, le bois, le minerai de fer, les diamants, l’or, le plomb, l’eau, l’huile de palme et la faune.
Nos recherches en Afrique de l’Ouest concernent les catalyseurs du commerce illicite des ressources naturelles susceptibles de susciter des conflits; elles mettent l’accent sur les recommandations touchant les pays de la région, y compris le Liberia. Nous étudions des enjeux comme la formalisation du secteur minier artisanal, la réalisation d’une réforme fiscale, l’harmonisation des lois et le renforcement des contrôles internes pour mettre un terme à la contrebande. Nous avons également fourni une analyse de la certification, de la traçabilité et du devoir de diligence au chapitre des diamants et de l’or dans la région. En 2000, nous avons publié The Heart of the Matter: Sierra Leone, Diamonds and Human Security (disponible en anglais seulement), l’un des premiers rapports exposant le lien entre les diamants et le financement des conflits en Sierra Leone, qui mettait en cause le Liberia et ses forces armées. Ian Smilie, chercheur à IMPACT et auteur de ce rapport, a témoigné au sujet de notre enquête lors du procès de l’ancien président du Liberia, Charles Taylor, qui a été reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis pendant le conflit en Sierra Leone.
Notre visée de transformation des chaînes d’approvisionnement en minéraux nous a également amenés à poser des actions pour instaurer des mesures de traçabilité et de diligence raisonnable applicables aux minéraux, tout en mettant en avant les avantages qu’en retirent les mineurs du Liberia et leurs communautés. IMPACT est membre de l’équipe technique soutenant l’Approche régionale du Processus de Kimberley dans l’Union du fleuve Mano et contribue à l’élaboration d’une stratégie de conformité au PK et de lutte contre le commerce illicite des diamants. Nous partageons les pratiques exemplaires sur la gouvernance des diamants. Nous contribuons au renforcement des capacités des parties prenantes libériennes, dont les décideurs politiques, ainsi que les membres du secteur privé et de la société civile, pour la mise en œuvre des contrôles internes du PK et du Guide OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque. Dans le cadre de notre collaboration avec la Coalition de la société civile du PK, nous appuyons la participation au PK de notre partenaire libérien, et nous soutenons et mettons en lumière sa capacité à surveiller de façon indépendante les contrôles internes du PK et le devoir de diligence au sein du secteur des ressources naturelles.
Nous stimulons le dialogue avec nos partenaires en RDC, dont les décideurs politiques et le secteur privé, afin de mettre en œuvre le devoir de diligence et une traçabilité améliorée, et de veiller à ce que les mineurs et les communautés en bénéficient. Dans le cadre de notre partenariat avec la Coalition de la société civile du PK, la société civile du Liberia et de l’Afrique de l’Ouest fait entendre les points de vue et les préoccupations des exploitants miniers artisanaux auprès des parties prenantes de l’industrie et des gouvernements. Nous amenons les gouvernements à renforcer leurs contrôles internes, et le secteur privé à instaurer des mesures de diligence raisonnable tout au long de leur chaîne d’approvisionnement en minéraux.
Nous faisons partie de l’équipe technique qui appuie la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Guinée et la Sierra Leone dans l’élaboration d’un plan commun pour contrer le commerce illicite de diamants et se conformer au Processus de Kimberley (PK), par le biais de l’Approche régionale dans l’Union du fleuve Mano.