Véritables piliers de l’exploitation minière artisanale, les femmes participent tant à l’orpaillage, au broyage, et au tamisage qu’au commerce des biens et services. Elles dépendent des revenus que procure cette économie minière parallèle pour subvenir aux besoins de leur ménage et des personnes à leur charge. Or cette participation plurielle et les obstacles à leur reconnaissance comme figures économiques dans le secteur sont souvent passés sous le silence.
En collaboration avec l’Université Carleton du Canada et le Centre de recherche en développement et analyse des politiques sociales (DRASPAC) en Ouganda, nous étudions les moyens de subsistance des femmes dans l’exploitation minière artisanale de l’étain, du tantale, du tungstène et de l’or dans trois pays : la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et l’Ouganda.
Cette étude de trois ans s’intéresse, par l’intermédiaire d’enquêtes, de groupes de discussion et d’entrevues, à la dynamique qu’on trouve dans sept mines à travers ces trois pays, afin de montrer que l’inégalité entre les genres limite la contribution des femmes et leur potentiel d’être des actrices socioéconomiques dans le secteur.
Nous examinons également en quoi les politiques, les lois et les règlements omettent de tenir compte des inégalités entre les genres au sein des communautés minières, ce qui rend la femme d’autant plus vulnérable. Et comme ces trois pays étudiés mettent en œuvre, à différents stades, des réformes pour intégrer l’égalité homme-femme dans l’exploitation minière artisanale, nous pouvons établir des comparaisons à l’échelle de la région.
Dans le cadre de l’étude et sur la base des grandes conclusions qu’elle nous a permis de tirer, nous formulons en outre des recommandations – validées par les participants et par les communautés du secteur minier artisanal visés par l’étude – dans le but d’aiguiller les décideurs provinciaux, nationaux, régionaux et internationaux dans leurs stratégies d’amélioration des perspectives des femmes dans le secteur.
Financement
Le projet Femmes dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle en Afrique centrale et en Afrique de l’Est s’inscrit dans le programme Croissance de l’économie et débouchés économiques des femmes (CEDEF), cofinancé par le Department for International Development du Royaume-Uni, la William and Flora Hewlett Foundation et le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada. Affaires mondiales Canada finance également le projet de recherche, qui a démarré en 2015.