Le projet Sa Sécurité d’IMPACT vise à réduire le travail des enfants dans les secteurs miniers artisanaux du cobalt et du cuivre en République démocratique du Congo (RDC) en s’attaquant à ses causes profondes, en particulier l’insécurité des femmes. Le projet a pour but d’améliorer le bien-être général des femmes et des jeunes au sein des communautés minières artisanales, tout en renforçant la capacité du secteur privé et des autorités locales à exercer leur devoir de diligence. 

Comment le projet Sa Sécurité va-t-il améliorer les moyens de subsistance des femmes et réduire le travail des enfants? 

 1. Améliorer la sécurité des femmes dans les communautés vivant de l’EMAPE

Les femmes ont du mal à satisfaire les besoins essentiels de leur foyer et n’ont d’autre choix que de compter sur les revenus générés, entre autres, par le travail de leurs enfants. Le projet mettra en œuvre des stratégies visant à augmenter les revenus des femmes, à accroître leur sécurité et à maintenir des familles au-dessus du seuil de pauvreté. Par l’acquisition de compétences techniques et de notions financières, ainsi que la mise sur pied d’associations d’épargne et de crédit, les femmes seront à même de diversifier leurs revenus et de trouver d’autres débouchés économiques. Des formations aux droits de la personne, à la santé et à la sécurité des femmes et des jeunes filles renforceront la sécurité des mères et de leurs enfants au sein des communautés minières artisanales.

2. Accroître le leadership pour lutter contre le travail des enfants et renforcer l’égalité des genres dans les sites de l’EMAPE

Afin d’encourager la mobilisation collective au sein des communautés, le projet organisera une campagne de sensibilisation ciblant les normes socioculturelles et de genre qui perpétuent le travail des enfants et entravent les droits des femmes travaillant dans le secteur de l’EMAPE. Cette campagne visera à aider les actrices et acteurs locaux à élaborer de meilleures stratégies pour lutter contre le travail des enfants, tout en renforçant les capacités de leadership des femmes sur ces enjeux. Les femmes leaders seront formées aux droits de la personne, aux lois pertinentes ainsi qu’à la défense de leurs intérêts, ce qui les rendra mieux à même de prendre part aux décisions concernant leurs foyers, familles et communautés. 

 3. Appuyer l’exercice du devoir de diligence et la transparence dans les chaînes d’approvisionnement de l’EMAPE

Le projet formera et soutiendra les opérateurs de la chaîne d’approvisionnement artisanale dans l’exercice de leur devoir de diligence.  Ces formations mettront particulièrement l’accent sur les risques liés au travail des enfants ainsi que les normes qui perpétuent ce phénomène. Les autorités locales seront également formées à la mise en œuvre du devoir de diligence et, surtout, aux moyens de surveiller et de réduire le travail des enfants sur les sites miniers. En comprenant comment elles peuvent aider les actrices et acteurs économiques à mettre en place des chaînes d’approvisionnement plus responsables et transparentes, les autorités locales seront à même d’assumer leur rôle de façon plus adéquate. 

Comment la sécurité des femmes se répercute-t-elle sur le travail des enfants ? 

Durant la première phase du projet Sa Sécurité en 2022-2023, IMPACT a cherché à comprendre comment l’insécurité des femmes au sein des communautés vivant de l’exploitation artisanale du cobalt en RDC se répercute sur le travail des enfants. L’analyse d’études existantes, ainsi que des entrevues de groupe et avec des exploitantes minières artisanales à Kolwezi, a révélé que : 

1. Dans les communautés minières vivant de l’exploitation artisanale du cobalt, les femmes contribuent en grande partie au revenu du ménage, mais ce qu’elles gagnent ne suffit pas à subvenir aux besoins essentiels du foyer; 
2. Pour compenser ce manque à gagner et subvenir aux besoins liés à la nourriture, aux vêtements et  frais de scolarité, les enfants sont contraints de travailler dans les mines; 
3. Les mères savent que cette pratique est interdite, mais elles ne voient pas d’autre issue pour s’en sortir; 
4. L’exploitation du cobalt est la source de revenus privilégiée dans la région, car elle ne requiert aucun capital de départ et garantit des rentrées d’argent quotidiennes; 
5. Les enfants contournent l’interdiction de travailler en se déplaçant d’un site minier à l’autre, en adaptant leurs horaires de travail et en acceptant de payer des « droits d’accès » informels. 

Le rapport de recherche d’IMPACT intitulé : « Dépendance des familles envers le travail des enfants : arguments en faveur d’une augmentation du revenu des femmes pour mettre fin au travail des enfants dans le secteur congolais du cobalt » révèle que la pauvreté est un facteur clé du travail des enfants dans le secteur. Lorsque les mères font face à des difficultés, leurs enfants leur viennent en aide. Certains sont encouragés par leurs parents, d’autres suivent de leur propre chef les traces de leurs frères et sœurs, amis et voisins. 

La phase 1 du projet a été mise en œuvre par IMPACT, en collaboration avec Bon Pasteur Kolwezi et la Good Shepherd International Foundation (GSIF), avec le financement d’un membre de la Responsible Minerals Initiative par l’intermédiaire de la Responsible Business Alliance Foundation.

Partenaires de mise en œuvre

IMPACT collabore avec Bon Pasteur Kolwezi, lTIE-RDC, le ministère de la Santé, Education, Affaires Sociales et Humanitaires, Genre, Famille et Enfants de la Province de Lualaba, ainsi qu’avec la Good Shepherd International Foundation et Missio Austria, pour mettre en œuvre le projet.

La mise en œuvre du projet est soutenue par la Responsible Minerals Initiative et Bloom by IMPACT.  Le projet travaille en étroite collaboration avec plusieurs ministères de la RDC, notamment le ministère de la Santé, le ministère des Affaires sociales et le ministère des Mines, ainsi qu’avec les initiatives gouvernementales en cours visant à lutter contre le travail des enfants et à promouvoir une exploitation artisanale responsable du cobalt.

Financement

Sa Sécurité S’échelonnant sur quatre ans, le projet est financé par l’Union européenne et doté d’un budget de 2,6 millions € (2,7 millions $ US).