Selon la Banque mondiale, seulement 26 % de la population de la République démocratique du Congo (RDC) possède un compte bancaire officiel. Dans le territoire de Mambasa de la province de l’Ituri où l’on pratique l’extraction artisanale de l’or, ce taux est encore plus bas. Les données recueillies par IMPACT révèlent qu’à peine 1 % des exploitantes et 3 % des exploitants disposent d’un compte bancaire.

L’absence d’institutions bancaires au sein des communautés minières artisanales est souvent palliée par des réseaux de crédit informels et prédateurs. L’or sert fréquemment de monnaie d’échange pour l’achat de produits de première nécessité, la création de petites entreprises et l’exploitation de sites miniers, généralement à des conditions défavorables.

Dans le cadre du projet Autonomisation des femmes par l’épargne et le crédit communautaire responsable (AFECCOR), nous avons soutenu des femmes et des hommes qui souhaitaient mettre en place des Associations Villageoises d’Épargne et de Crédit (AVEC) au sein de communautés pratiquant l’extraction artisanale de l’or.

Découvrez de quelle manière le projet AFECCOR permet aux communautés pratiquant l’extraction artisanale de l’or d’accéder à l’épargne et au crédit, et ses premiers résultats concrets en RDC.

Dans la province de l’Ituri, en RDC, 50 associations rassemblant plus de 1400 membres de la communauté ont été créées. Chaque membre a versé une modeste contribution hebdomadaire dans l’épargne de son association.

Les associations ont accordé à leurs membres plus de 1200 prêts au cours du premier cycle financier en 2018. Ces prêts ont permis aux membres de créer ou de faire croître des entreprises qui favorisent la sécurité économique au sein de la communauté de l’extraction artisanale de l’or.

Le projet AFECCOR est l’une des premières études de cas documentant la mise en place du modèle des AVECs dans cette communauté. En outre, le projet vise à promouvoir l’autonomisation économique et le leadership des femmes et à souligner leur rôle dans l’économie locale de l’or. Par conséquent, 80 % des AVECs étaient gérées par des comités dirigés par des femmes. Leurs contributions à l’épargne, 73 % supérieures à celles des hommes, indiquent qu’elles ont pleinement tiré parti du projet.

Ernest, Furaha et Modestine nous racontent comment ils se sont constitué une épargne et ont investi dans leur entreprise grâce au projet AFECCOR.

Mais surtout, le projet AFECCOR a permis à la communauté de réduire son recours à l’or comme monnaie d’échange, étant donné que seul l’argent est accepté à titre d’épargne. Non seulement les membres n’ont plus besoin de se tourner vers des acteurs possiblement hors la loi, mais voilà qui pourrait conduire à une augmentation de la quantité d’or dans les chaînes d’approvisionnement légales.

Le projet s’est révélé durable : 48 associations ont entamé un second cycle financier, et des bénévoles de la communauté ont appuyé la création de 20 nouvelles associations d’épargne.

Les résultats du projet AFECCOR et de sa mise en place en RDC ont été publiés dans la revue spécialisée The Extractive Industries and Society. Pour en savoir plus, cliquez ici.