le 6 avril 2010
Partenariat Afrique Canada publie un nouveau rapport sur la gouvernance en Afrique. « Examen du Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs: Une enquête sur 7 pays », écrit par l’économiste politique ghanéen Adotey Bing-Pappoe, évalue les progrès réalisés dans certains des principaux pays qui ont commencé à mettre en œuvre le MAEP et à tenter de résoudre leurs problèmes de gouvernance.
Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) a été lancé en 2003 pour devenir l’un des piliers du NEPAD. Plus de la moitié des pays de l’Afrique (qui comptent les trois quarts de sa population) ont adhéré au MAEP. Au moins la moitié d’entre eux ont entrepris le processus d’étude et de réforme de leur gouvernance politique, économique et des entreprises, et de leur développement socioéconomique. Dans ce rapport, l’auteur Adotey Bing-Pappoe se penche sur les réalisations du MAEP au Ghana, au Kenya, en Afrique du Sud, au Bénin, au Nigeria, au Burkina Faso et en Éthiopie. Ses conclusions sont partagées, mais il y a suffisamment d’indicateurs positifs pour confirmer que l’initiative a un impact.
L’année 2009 n’a par contre pas été facile pour le MAEP, sa gestion à l’échelle continentale ayant essuyé de plus en plus de critiques. La lenteur du rythme de renouvellement des membres du Groupe de personnalités éminentes et du personnel au Secrétariat du MAEP a poussé certains critiques à dire que le MAEP battait de l’aile et le manque de transparence n’a pas favorisé une bonne compréhension des défis immédiats. Heureusement, le Forum du MAEP, tenu en janvier 2010 pendant le sommet de l’Union africaine à Addis-Ababa a donné un nouvel élan à l’initiative.
C’est toutefois au niveau des pays qu’il faut mesurer la valeur du MAEP, et c’est ce que ce rapport s’efforce de faire. Dans l’ensemble, le tableau est généralement positif; il y a effectivement un dialogue entre les intervenants, et l’on apporte des changements à la manière dont sont dirigés les pays. On constate qu’il se fait de l’apprentissage par les pairs, et que certaines expériences se transmettent d’un pays aux autres. Mais le rythme de l’apprentissage et du changement est lent. Il faut changer le MAEP lui-même afin de le rendre plus simple et efficace. Il faut accroître les ressources humaines et financières au niveau national afin d’aider les pays à réaliser leurs évaluations avec succès et, ce qui est encore plus important, à réaliser les actions prioritaires convenues.
La société civile est un joueur clé du MAEP, mais les gouvernements, les autorités continentales du MAEP et les donateurs l’oublient souvent. Les vieilles habitudes sont tenaces et l’inclusion de certains représentants de la société civile au sein du processus de MAEP n’est souvent qu’une pensée après coup. Partenariat Afrique Canada réitère son appel aux gouvernements et aux donateurs afin qu’ils reconnaissent et respectent l’énorme contribution que peut faire la société civile au MAEP.
Note au sujet de Partenariat Afrique Canada et le MAEP
PAC reconnaît le grand potentiel du MAEP à promouvoir le dialogue et l’action sur les questions de gouvernance dans les pays africains. Cependant, pour que le MAEP réussisse, il est impératif que la société civile africaine joue un rôle majeur dans le processus. PAC favorise la participation de la société civile dans le MAEP en aidant la société civile africaine à organiser des ateliers de formation et à participer activement au processus du MAEP de son pays. De plus, PAC appuie des recherches sur le MAEP et publie un bulletin – Le Moniteur du MAEP – qui vise à informer la société civile des plus récents événements en lien avec le MAEP.
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