L’équipe du projet planetGOLD Côte d’Ivoire rencontre les coopératives minières artisanales partout au pays afin de renforcer leur capacité à créer un secteur aurifère artisanal responsable. 

Le secteur aurifère artisanal en Côte d’Ivoire se trouve aujourd’hui à un tournant important. Dans un contexte de formalisation progressive, les coopératives minières artisanales sont appelées à jouer un rôle central pour structurer la filière et en garantir la durabilité. La qualité de leur gouvernance devient ainsi un levier clé pour assurer à la fois leur viabilité économique et leur contribution au développement local.

Le cadre juridique ivoirien permet aux demandeurs d’autorisation d’exploitation artisanale de se constituer en sociétés coopératives, conformément à l’Acte uniforme de l’OHADA sur les sociétés coopératives. Cette approche vise à favoriser un modèle économique collectif, plus transparent et inclusif.

Dans la pratique, les coopératives minières artisanales doivent aujourd’hui relever de nombreux défis pour se structurer efficacement. Leurs besoins en formation et en capacités sont variés : elles doivent à la fois répondre aux obligations légales, et adopter les principes de bonne gouvernance et de commerce responsable.

L’accès au financement constitue un levier essentiel pour permettre aux exploitantes et exploitants artisanaux de moderniser leurs pratiques et de s’équiper de technologies respectueuses de l’environnement. Or, pour être éligibles à ces financements, les coopératives locales doivent démontrer une gouvernance solide et une gestion financière rigoureuse.

Un diagnostic récent mené auprès de plusieurs coopératives a mis en évidence de nombreuses insuffisances dans leurs statuts et règlements intérieurs. Dans bien des cas, ces documents ne garantissent pas les principes fondamentaux du modèle coopératif : démocratie interne, égalité des membres, solidarité. Or, ces valeurs sont essentielles pour assurer un fonctionnement collectif efficace et inclusif, où chaque membre est pleinement reconnu comme copropriétaire de la coopérative.

Un exemple illustre ces dérives : lors d’une rencontre, une coopérative a été identifiée comme n’existant que de nom. Sans membres actifs, elle est entièrement gérée par une seule personne, son président. Cette situation met en lumière l’écart fréquent entre le modèle coopératif tel qu’il est conçu dans les textes, et sa mise en œuvre effective sur le terrain.

En mars 2024, une mission d’observation a été conduite dans cinq localités du pays. Trois coopératives minières artisanales ont été rencontrées afin de mieux comprendre leurs difficultés et d’évaluer les leviers possibles pour renforcer leur gouvernance. Il s’agit de :

  • la coopérative ESSOUAN Gold à Abouakakro (Sous-préfecture de Bonikro, département de Djékanou, Région du Bélier) ;
  • la coopérative des Frères de Bidiala Bobosso (département de Dabakala, Région du Hambol) ;
  • la coopérative Wobêh de Pétonkaha (Sous-préfecture de Kiémou, département de Korhogo, Région du Poro).

Dans les trois communautés visitées, les coopératives et les exploitantes et exploitants du secteur aurifère ont exprimé une volonté claire d’améliorer leurs pratiques. Cette dynamique porte autant sur les aspects techniques de l’exploitation que sur la gouvernance interne des structures.

Pour accéder au financement, les coopératives doivent franchir un cap en matière de professionnalisation et garantir leur viabilité financière. Une gouvernance saine constitue un prérequis indispensable. Une fois ces conditions réunies, elles pourront investir dans l’amélioration des pratiques minières et conquérir de nouveaux marchés, plus exigeants en matière de traçabilité et de responsabilité.

Le projet planetGOLD Côte d’Ivoire est soutenu par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et dirigé par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Il est mis en œuvre par IMPACT et le Centre africain pour la santé et l’environnement (CASE).