La Sierra Leone est réputée pour ses ressources naturelles abondantes. Outre de vastes réserves de diamants, elle possède d’importantes richesses minérales. Le cacao, le café et le poisson figurent également parmi les principales exportations de ce pays. Huit Sierra-Léonais sur dix travaillent dans le secteur agricole et l’exploitation minière artisanale représente une source de revenus pour environ 120 000 personnes. La plupart des diamants de ce pays sont extraits par des exploitants miniers artisanaux.
Cette ressource se distingue par son rôle prépondérant dans la guerre civile en Sierra Leone. Les rebelles exploitèrent les diamants pour financer les hostilités contre le gouvernement, faisant ainsi perdurer le conflit. Depuis la fin de la guerre en 2002, la Sierra Leone a fait d’énormes progrès sur les plans économique et social, mais elle doit encore composer avec la corruption et la médiocrité des infrastructures. La pauvreté continue de toucher une grande partie de la population, qui n’a pas accès à l’éducation et aux soins de santé.
La Sierra Leone est membre du Processus de Kimberley (PK); à ce titre, elle doit mettre en place des contrôles internes visant à certifier que l’origine de ses diamants bruts est exempte de conflit. Elle a engagé diverses réformes internes touchant le secteur des minéraux et lutte contre la corruption. Malgré ses efforts, le pays est toujours aux prises avec le commerce illicite des diamants et d’autres minéraux et perd d’importantes recettes fiscales. La Sierra Leone est également membre de l’Approche Régionale du Processus de Kimberley dans l’Union du fleuve Mano, dans le cadre de laquelle elle collabore avec les pays voisins, soit la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Liberia, afin de renforcer la conformité au PK.
La Sierra Leone est l’un des principaux producteurs de diamants dans le monde. Le titane, la bauxite, l’or et la faune comptent au nombre des autres richesses naturelles du pays.
Nos recherches dans la région des Grands Lacs concernent les catalyseurs du commerce illicite des minéraux susceptibles de susciter des conflits et mettent l’accent sur les recommandations touchant les États membres de la CIRGL, dont la Sierra Leone. Nous étudions des enjeux comme la formalisation du secteur minier artisanal, la réalisation d’une réforme fiscale, l’harmonisation des lois et le renforcement des contrôles internes pour mettre un terme à la contrebande. Nous avons également fourni une analyse de la certification, de la traçabilité et du devoir de diligence au chapitre des minéraux susceptibles de susciter des conflits dans la région des Grands Lacs. En 2000, nous avons publié The Heart of the Matter: Sierra Leone, Diamonds and Human Security (disponible en anglais seulement), l’un des premiers rapports exposant le lien entre les diamants et le financement des conflits en Sierra Leone. Lors du procès au Tribunal spécial pour la Sierra Leone de l’ancien président du Liberia, Charles Taylor, Ian Smilie, chercheur à IMPACT et auteur de ce rapport, a témoigné au sujet de notre enquête. Charles Taylor a été reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Notre visée de transformation des chaînes d’approvisionnement en minéraux nous a également amenés à poser des actions pour instaurer des mesures de traçabilité et de diligence raisonnable applicables aux minéraux, tout en mettant de l’avant les avantages qu’en retirent les mineurs de la Sierra Leone et leurs communautés. IMPACT est membre de l’équipe technique soutenant l’Approche régionale du Processus de Kimberley dans l’Union du fleuve Mano et contribue à l’a mise en œuvre d’une stratégie régionale de conformité au PK et de lutte contre le commerce illicite des diamants. Nous partageons les pratiques exemplaires sur la gouvernance des diamants. Nous contribuons au renforcement des capacités des parties prenantes en Sierra Leone, dont les décideurs politiques, ainsi que les membres du secteur privé et de la société civile, pour la mise en œuvre des contrôles internes du PK et du Guide OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque. Dans le cadre de notre collaboration avec la Coalition de la société civile du PK, nous appuyons la participation au PK de notre partenaire sierra-léonais, et nous soutenons et mettons en lumière sa capacité à surveiller de façon indépendante les contrôles internes du PK et le devoir de diligence au sein du secteur des ressources naturelles.
Nous stimulons le dialogue avec nos partenaires en Sierra Leone, dont les décideurs politiques et le secteur privé, afin de mettre en œuvre le devoir de diligence et une traçabilité améliorée, et de veiller à ce que les exploitants miniers et les communautés en bénéficient. Nous misons sur la collaboration de longue date avec notre partenaire appartenant à la société civile, Network Movement for Justice and Development (NMJD), et nous avons appuyé la Campaign for Just Mining en Sierra Leone, la première coalition de la société civile africaine s’attaquant au commerce illicite des ressources naturelles. Dans le cadre de notre partenariat avec la Coalition de la société civile du PK, le NMJD et d’autres membres de la société civile de l’Afrique de l’Ouest font entendre les points de vue et les préoccupations des exploitants miniers artisanaux auprès des parties prenantes de l’industrie et des gouvernements. Ensemble, nous amenons les gouvernements à renforcer leurs contrôles internes, et le secteur privé à instaurer des mesures de diligence raisonnable tout au long de leur chaîne d’approvisionnement en minéraux.
Nous faisons partie de l’équipe technique qui appuie la Côte d’Ivoire, le Libéria, la Guinée et la Sierra Leone dans l’élaboration d’un plan commun pour contrer le commerce illicite de diamants et se conformer au Processus de Kimberley (PK), par le biais de l’Approche régionale dans l’Union du fleuve Mano.